Un dernier extrait à lire ... Les livres sont sous presse, encore un peu de patience et nous les aurons en main.
En attendant un extrait de Un peu plus loin à gauche d'Alix Torloi, une nouvelle inspirée par le tableau de Cézanne La route à Auvers-sur-Oise exposé au Musée des Beaux Arts du Canada. Bravo Alix!
Ce texte termine nos extraits avec une double référence au Canada et à un peintre français. Nous opérons une vraie plongée dans le tableau...
Nous reprendrons ensuite notre exploration des maisons d'écrivains par celle de Giono en Provence, une introduction à l'été.
Voici l'extrait :
Quelques chaumières, à gauche et au fond. Elles ne datent pas d’aujourd’hui, se dit Julie, puis regarde le cartel. Oui, en effet, 1873-1874! C’est sans doute un petit village de campagne? Il y a un quelques arbres sur la droite, d’autres au lointain, et des touffes d’herbes gorgées d’eau. Les branches n’ont plus de feuilles, mais il fait encore relativement beau. Avec une atmosphère de fin d’automne, un je-ne-sais-quoi un peu plus sombre qui annonce la fin d’après-midi. Et surtout, au centre, ce chemin un peu boueux.
C’est une route de terre qui serpente, avant de dévier vers la gauche après la dernière maison. Mais qu’y a-t-il au bout ? C’est cela qui interpelle Julie, ce qui l’irrite, même. Comme un besoin impérieux de savoir ce qui se trouve au bout du chemin, lorsqu’il oblique. Elle se penche un peu à droite, pour essayer de mieux percevoir, mais la dernière maison bloque décidément la vue. Elle plisse les yeux, se concentre – un sentiment d’urgence la prend, comme s’il y avait quelque chose d’extrêmement important, de vital, à décrypter…C’est l’odeur qui étonne soudain Julie. Une forte odeur de feuilles humides et de bois, mêlée aux senteurs plus riches et grasses de la terre. Une odeur qui prend au nez. Son cœur bat si fort qu’elle le sent palpiter dans sa gorge, et se retourne pour vérifier : mais elle l’avait déjà compris. Elle est dans le tableau, sur la route de terre qui serpente. Elle entend des poules caqueter, vraisemblablement le poulailler d’une maison voisine, et voit ce qu’elle ne distinguait pas avant : la chaumière sur sa gauche se prolonge et il manque quelques tuiles.
Bonne lecture !
A bientôt !
Odile Zeller
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