23.11.17

Défi 7

Voici votre défi numéro 7



Votre héros entre dans une maison, une église, un magasin, un café et cet endroit est vide.

Décrivez le lieu avec précision, les pensées de votre héros et laissez faire votre imagination ...

Quelque chose, quelqu’un va sortir de ce silence, de ce vide.

A l’extrême servez vous d’un cimetière, d’un cinéma, d’un théâtre vide la nuit.

Trouvez un lieu qui soit approprié à votre intrigue et à votre héros.

Bonne inspiration et à bientôt

La plume

4 commentaires:

  1. Adrienne


    - Tu veux voir sa chambre? a-t-elle proposé.

    Alors ils sont allés à l'étage. La petite avait choisi la pièce du fond, la plus grande, celle qui fait toute la largeur de la maison. Ça l'émeut plus qu'il n'aurait imaginé, les murs en rose et blanc, le voilage à la tête du lit, le bureau avec ses classeurs et ses livres de classe, des peluches partout et trois ou quatre posters d'un rouquin avec une guitare et des bras tatoués.

    - C'est Ed Sheeran, dit-elle. La petite est folle de lui.
    Ed Sheeran, ce nom ne lui disait rien, mais il a hoché la tête et a pris en main quelques livres sur le bureau.

    - La police a emporté son ordi, dit-elle. On espère y trouver des informations intéressantes. Sur ses contacts, ses intentions...

    Ses intentions? Ce mot le met extrêmement mal à l'aise. Quelles pourraient être les intentions d'une gamine de treize ans qui disparaît sans laisser de trace?

    http://adrienne.skynetblogs.be

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  2. Texte de Janine

    Jean roulait sans but. Sans presque s'en rendre compte il suivit les quais, prit le Pont Neuf et traversa la place Saint-Cyprien. Puis il tourna plusieurs fois vers la gauche, la droite et, sans l'avoir prévu le moins du monde, il se trouva devant le cimetière. Il gara la voiture et entra chez le fleuriste. Un beau bouquet de marguerites pour sa mère, des fleurs qu'elle aimait, des fleurs simples, comme elle.
    Après le décès de son mari, alors que les enfants étaient encore petits, elle les avait élevés pratiquement seule et Jean lui avait toujours été très attaché. Parfois il lui semblait sentir encore sa présence.

    Il longea le mur du cimetière, fait de briques roses et de galets. Le kiosque du gardien était vide. Il prit un petit balai et un arrosoir qu'il remplit à la fontaine. Près de l'entrée se trouvaient les tombes les plus anciennes. Certaines étaient de véritables chapelles, l'une d'elles de style gothique avait de beaux vitraux colorés. D'autres imposantes et prétentieuses portaient haut le nom des familles, en lettres de bronze. Plus on s'éloignait de l'entrée plus les tombes étaient modernes, beaucoup en granit bien poli. Sans doute y avait-il une mode même pour les tombes.

    Jean marchait pesamment et le gravier crissait sous ses pas. Il passa devant une vieille tombe qui lui avait toujours plu à cause de l'ange en terre cuite rouge, qui la décorait. Malgré une aile brisée il était très beau. Il avait toujours pensé que la tombe, abandonnée depuis longtemps, était celle d'un enfant ou d'une jeune fille.
    Il arriva bientôt devant celle de sa famille, il fit un peu de ménage à l'aide du petit balai, plaça les marguerites dans le vase alourdi par des cailloux, à cause du vent, arrosa les cyclamens qui s'entêtaient à pousser dans la jardinière et alla s'asseoir, comme il avait l'habitude de le faire, sur le banc de l'autre côté de l'allée. Il cala bien son dos et allongea les jambes.
    Le lieu était désert et silencieux. Seul quelques moineaux voletaient ça et là. Un pinson lança quelques trilles. Jean essaya de faire le vide dans sa tête et d'arrêter le tourbillon de ses pensées. Le calme du lieu était propice à la réflexion. Il ferma les yeux. Peut-être même s'était-il assoupi quelques instants, vaincu par la fatigue et la tension de ces derniers jours, quand il lui sembla entendre la voix de sa mère.
    − Alors, mon grand, qu'est-ce qui ne va pas ?
    − C'est Gaby, elle m'en veut, à cause de… »
    Il avait du mal à poursuivre. Comment dire ? A cause de ma fille ? A cause d'Iris ? Comment la nommer ? Il ne la connaissait même pas.
    − Tu ne crois pas que ta femme a raison ?
    − Sans doute. Je ne sais vraiment pas quoi faire.
    − Comme je te connais, je crois au contraire que tu le sais très bien. Mais tu n'as pas le courage de lui en parler. Elle est en colère, c'est normal, mais ça lui passera, tu verras. Vous devez discuter et décider ensemble.
    ​Ecoute-moi bien. Tu connais l'histoire de ta grand'mère. Elle était fille-mère comme on disait à l'époque. Je n'aurais jamais vu le jour si elle avait avorté, elle aurait aussi pu m'abandonner. Elle m'a gardée. Plus tard elle s'est mariée avec un brave homme qui m'a aimée autant que ses propres enfants. J'ai eu beaucoup de chance et j'ai été heureuse, ce qui ne m'empêchait pas, parfois, de m'interroger sur mon père, j'aurais bien voulu savoir qui il était, à quoi il ressemblait. Aussi je peux comprendre cette petite qui veut te connaître.



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  3. Texte de Janine suite
    Le saltimbanque 7

    Sa mère, cette Linda que tu as aimé l'espace d'un été, elle aurait pu avorter ou l'abandonner. Elle ne l'a pas fait et grâce à elle, Gaby et toi avez maintenant une fille ! C'est inespéré, un vrai miracle, Jean ! Souviens-toi combien Vous avez désiré avoir un enfant ! Ne rejette pas celui qui te tombe du ciel.»

    Comme pour souligner ces mots un faisceau de lumière perça la couche de nuages qui recouvrait la ville et l'espace d'un instant balaya le front de Jean, comme une caresse. Il se demanda s'il n'avait pas rêvé ce dialogue avec sa mère. Il lui semblait sentir sa présence, comme à chaque fois qu'il pensait très fort à elle.
    Il se leva, prit l'arrosoir, le petit balai, les fleurs fanées et d'un pas plus léger se dirigea vers la sortie.

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  4. Texte d'Emilie

    Le lendemain lorsqu’elle alla chez M. Pascal, le libraire, elle trouva à nouveau un billet dans le livre qu’elle venait emprunter. Elle se souvenait d’avoir dit à Mme Callas qu’elle souhaitait relire « Les Trois mousquetaires ». Une écriture serrée et hâtive lui demandait de se rendre à la chapelle du quartier voisin, dans laquelle elle ne s’était jamais rendue. Le rendez-vous était prévu le mercredi à quinze heures.
    Elle ne voulut pas demander son chemin pour ne pas attirer l’attention. Elle tourna un moment avant de découvrir enfin cette petite chapelle cachée au détour d’une ruelle. A cette heure l’église était vide. L’office avait eu lieu le matin et l’église fermerait à 17h, juste avant la nuit. Petite, Charlotte accompagnait ses parents le dimanche, mais depuis le début de la guerre leur foi avait vacillé. Ils lui avaient tant parlé de la Grande Guerre, celle à laquelle ils avaient survécu, celle qu’ils croyaient la dernière… ils avaient tant prié pour cela. Que leur fille ne vive jamais tout ça. Et pourtant…
    La chapelle était simple, avec des murs recouverts de chaux. L’autel était en pierre recouverte d’un drap blanc brodé. C’est en levant les yeux vers les vitraux qu’elle fut frappée par leur beauté. Ils étaient différents. Les pièces de verre étaient plus grandes et comportaient des nuances de couleurs, des détails, des mouvements, comme sur une toile, une toile transparente. Le bas soleil d’hiver les éclairait à la perfection et Charlotte se sentit sereine tout à coup devant une telle beauté. Un instant suspendue à cette merveille inattendue.
    Après quelques minutes de contemplation un toussotement la fit se tourner vers le confessionnal situé en retrait de l’autel. Elle se dirigea prudemment dans cette direction, ouvrit la porte en bois destinée au pénitent et s’assit sur le banc. A travers les persiennes elle aperçut le profil de son interlocuteur. Il était jeune, rasé de près, les cheveux courts. Il se tourna vers elle mais il ne pouvait la voir. Les confessionnaux étaient faits de façon à préserver l’anonymat du confessé. Cela importait peu, il savait à qui il s’adressait même s’il voulait en dire le moins possible.
    Comme vous le savez nous avons des doutes sur la sécurité et l’anonymat de notre réseau. Un nouveau-venu a un comportement suspect mais nous pensons que quelqu’un d’autre nous l’a envoyé. Quelqu’un de chez nous. Nous procédons par élimination pour déterminer de qui il s’agit. Un seul autre membre est au courant de notre rendez-vous. S’il nous observe en ce moment c’est qu’il est à la recherche de renseignements qui ne lui sont pas destinés, ses intentions seront donc mises à jour. Nous allons sortir ensemble de cette chapelle, en nous tenant la main, pour simuler un rendez-vous amoureux. Nous ferons tranquillement le tour en regardant discrètement si des personnes connues circulent autour. Etes-vous d’accord ?
    Elle ne savait pas à quoi s’attendre en venant à ce rendez-vous et là elle était impressionnée par l’assurance du jeune homme, une assurance qu’elle était loin d’éprouver… elle murmura « oui » et ils sortirent chacun de leur coté du confessionnal. Ils ne s’attardèrent pas à se détailler, il lui prit la main et l’entraina vers la porte latérale de l’église. Ils feignirent de flâner, le nez au vent, marchant doucement. Ils contournèrent le bâtiment, et avant qu’elle ait pu comprendre ce qui se passait, Charlotte se retrouva adossée au mur avec la bouche du jeune homme collée à la sienne. Il l’embrassait ! Elle ouvrit les yeux et vit qu’il regardait sur le côté.
    M. Pascal feignait de lire le journal en surveillant la porte principale.

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