* * *
Auteurs
présents : Marcello Di Cintio, Adam Gopnik, Barbara Kingsolver, Alison Pick,
Ruth Reichl, Taiye Selasi, Sjón, Linn Ullmann, John Vaillant, Alan Warner. A
tous un grand ‘MERCI’ pour leurs enseignements!
L’an
passé, l’IWR avait constitué pour moi une telle source d’inspiration,
d’apprentissages, ce fut un tel plaisir d’y rencontrer auteurs et participants
du monde entier et l’événement était si bien organisé, que je n’ai eu d’autre
choix que de me réinscrire en 2015! J’admets que pour moi c’est facile,
j’habite à cinq minutes de l’hôtel Natura, le QG de l’IWR.
Fondé
il y a trois ans par Eliza Reid et Erica Green (directrices fondatrices) au
cours de l’une de ces nuits islandaises bien longues et particulièrement sombres,
l’événement est destiné aux écrivains (en herbe ou déjà bien établis) pour “apprendre,
explorer, écrire et se laisser inspirer”. Cette année, le nombre de
participants a dépassé la centaine.
Et
l’édition 2015 de la Conférence a tenu ses promesses! Merci à Erica et à Eliza
pour leur organisation minutieuse!
Jour
1 : Le lancement
Les directrices fondatrices Eliza Reid et Erica Green (en positions 1 et 3), Madeleine, une participante (2), Tobba, Iceland Travel (4) |
Le
lancement de l’IWR fut marqué par un dîner de bienvenue. À notre table, Jane
d’Australie, Stephen et Leanne de Malte, Zahara, Molly et Jeanine des États
Unis et Kit du Canada. Immédiatement, nous sympathisons entre auteurs.
Ensuite,
les écrivains invités nous ont fait une lecture de quelques-uns de leurs textes.
Jour 2 : Les ateliers
J’aurais
adoré pouvoir participer à tous les ateliers (chacun animé par un auteur de
renom) mais seuls cinq d’entre eux nous ont été attribués. Tous étaient apparemment
très enrichissants. Je me contenterai de parler de ceux auxquels j’ai assisté.
Alison
Pick a animé l’atelier ‘ Le journal intime en tant qu’outil littéraire’
L’auteure
nous a encouragés à pratiquer l’écriture quotidiennement dans un journal intime
pour y puiser, par la suite, des idées intéressantes issues de notre conscient
et notre inconscient.
Exercice :
- Laisser
la plume filer librement sur le papier (5-10mn).
- Ensuite,
relire en soulignant les passages ou les mots qui vous font ressentir énergie,
excitation, crainte ou anxiété.
- Écrire
en suivant au plus près le “nerf” de ces passages.
Cet
exercice permet de débusquer des sentiments que nous préférons souvent
occulter.
Il
ne semble pas y avoir de solution miracle pour organiser un journal. Le système
de datation fonctionne, ou alors la saisie en ligne, avec un titre.
Linn
Ullmann a animé l’atelier “ Choses petites et compliquées”
Après
une pause café bienvenue, nous sommes prêts à attaquer l’atelier suivant avec
Linn Ullmann.
L’auteure
attendait de nous quatre choses :
- Nous devons veiller à mettre en œuvre notre créativité sinon celle-ci devient démoniaque et se transforme en excuses à n’en plus finir : la lessive doit être faite, je suis trop fatiguée pour écrire, j’ai besoin d’une tasse de café…
- À partir de maintenant, nous devons nous considérer comme des “conteneurs” d’histoires. Même les plus petites.
- Nous devons prendre conscience du moment et de l’endroit où nous écrivons le mieux et l’insérer dans notre planning. Les réseaux sociaux sont la mort de l’écrivain, dit-elle, parce qu’ils nous volent le temps que nous devrions consacrer à écrire!
- Nous ne devons pas avoir peur de nous détacher de notre plan/de nos repères lorsque c’est nécessaire.
N’attendez jamais l’inspiration. Écrivez!
Exercice :
De
façon générale, exercez une curiosité féroce. Soyez attentifs en tout temps.
- Décrivez
ce qui vous est arrivé ce matin avant l’atelier.
Barbara
Kingsolver, Un pont entre deux cultures : les sciences comme objet d’écriture
créative
Après
un délicieux déjeuner, nous avons discuté du rôle des auteurs qui traitent de
matières scientifiques. Peu d’auteurs ont à la fois une formation scientifique
et littéraire. Néanmoins, il est primordial à notre époque de jeter un pont
entre ces compétences, afin de sensibiliser les lecteurs à des sujets tels que
le changement climatique et l’environnement.
En
tant qu’écrivain, vous avez l’obligation de vérifier tous les faits et
d’interroger les spécialistes en la matière. Vous devez à vos lecteurs la
vérité scientifique absolue. Et le contrat tacite est bien évidemment de leur
faire lire une histoire drôle et intéressante.
Plus tard dans l’après-midi, nous avons assisté à une réception organisée par la ville de Reykjavik à l’Hôtel de ville |
Jour 3 : Ateliers et visites
Barbara
Kingsolver, Une œuvre chargée de sens : les auteurs de fiction doivent trouver leur
thème
Comment
charger notre histoire de sens? Quel est le thème du roman? Que va-t-il
m’apporter?
Pour
l’auteure et la scientifique qu’elle est, il est essentiel de trouver son thème
pour pouvoir s’orienter dans l’écriture d’un roman. Elle reconnaîtra le thème à
partager avec ses lecteurs lorsqu’elle se sentira animée d’une conviction
profonde ou d’une émotion vive (ex. le changement climatique).
Exercice :
- Pensons
à un incident (incident dans notre vie ou dans l’actualité).
- Dégageons-en
le thème.
L’exercice
n’est pas aisé et l’auteure concède qu’elle doit parfois travailler des jours
ou des semaines avant de le débusquer. Mais une fois que vous le tenez, il est
impressionnant de voir avec quelle facilité les éléments s’y emboîtent.
Le
moment vient alors de construire l’architecture de votre roman. Prenez du recul
et demandez-vous dans quelle mesure le thème ainsi trouvé est votre conviction,
quel sera le personnage qui révèlera la vérité et comment il mènera le roman.
Rappelez-vous
qu’écrire un roman, c’est 98% de travail et 2% de magie seulement!
Certains
d’entre nous participent ensuite au Jeu de poésie imaginé par Zahara… un grand
merci à elle! Quelle création sympathique!
Après
un délicieux repas, certains d’entre nous ont participé à une séance de yoga
tandis que d’autres assistaient à la suite de leur programme.
Avec
Ruth Reich, Repas imaginaires : écrire des mots délicieux
L’atelier
commence par un exercice : l’auteure nous distribue un brin de persil et
nous devons le décrire (odeur, goût, apparence,…). Quelle grande variété de
textes!
L’auteure
nous a fait remarquer que l’expérience d’un aliment dans la bouche peut varier très
fort d’un individu à l’autre. Il faut essayer de le décrire d’une manière qui
soit parlante pour tous, par exemple en faisant un parallèle alléchant avec son
apparence. De plus, il faut savoir qu’il est difficile d’écrire à propos des
aliments peu familiers dans sa propre culture. Soyez conscient de l’époque à
laquelle vous écrivez ; certains plats étaient appréciés au Moyen-âge (ou dans
les années 1970) mais ne le sont plus, ou vice versa.
Gardez
le lecteur dans votre camp en ne cédant jamais à la condescendance. Si vous
devez lui expliquer comment déguster un plat, ayez recours à un personnage
fictif.
L’après-midi,
certains d’entre nous ont eu droit à une visite guidée de Harpa (nouveau centre
de concert et de conférence près du port) par notre guide Ingibjörg Frida
Helgisdóttir, chanteuse et étudiante en musicologie qui nous interpréta un air ancien
dédié à Agnès Magnusdóttir, la dernière femme décapitée en Islande, vers 1820.
La
journée se clôture par une belle réception à la bibliothèque municipale, co-organisée
par les Ambassades britannique et canadienne.
Jour 4 : Itinéraire littéraire du Golden Circle pour
les participants étrangers
Lors
d’une soirée cabaret organisée chez Kex des chansons et textes sont lus par des
auteures islandaises célèbres Jónina et Gerdur Kristny.
Jour 5 : Tour de table et questions/réponses avec les
auteurs présents
Merci à vous, chers auteurs, pour tous vos conseils! |
Quelques
photos de participants, de bénévoles et d’un photographe :
Elisabeth,
Madeleine, Jane, Susan et Sarah, Roman et Ramon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire