9.7.17
dixième défi
Ont-elles un secret ! Échangent-elles des potins ?
Regardez ces deux femmes qui bavardent dans un restaurant chinois !
Elles boivent du thé. Elles n'ont pas quitté leurs chapeaux ! Toute une époque !
Mais il nous manque la bande son. Elles se disent quoi ?
A vous de l'inventer ! Allez, laissez courir votre imagination !
A vos plumes !
J'ai une idée ... je cours la mettre sur le papier !
la plume
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On était attablées à la Casa del Güey, à attendre notre pastel de elote. Heureusement, l'amour ne coupait pas l'appétit de Jenny et on pouvait continuer à aller se gaver de pâtisseries mexicaines chaque samedi après-midi.
RépondreSupprimer- Et tu le revois quand? je lui ai demandé.
C'est là que j'ai senti le problème. Elle a hésité, a baissé la tête.
- Tu crois que la broche est un cadeau d'adieu?
Comment lui dire sans me trahir que c'est exactement ce qu'il faisait à chaque fois?
Un très bon texte, court, concis et très efficace ! Merci
SupprimerQuoi de mieux en effet qu'une amie et des pâtisseries pour tenter d'évacuer une telle déception dont cette broche restera le témoin. J'espère qu'au moins ce sera une belle broche ! Bravo
Supprimerc'est la broche en forme d'ananas épinglée à son manteau, cette petite mosaïque de fausses pierres précieuses du défi 8 ;-)
Supprimermerci pour vos gentils commentaires!
merci vous avez une jolie plume. Par ailleurs bienveillance, créativité, écriture autour de l'art, voilà le sens de notre démarche.
SupprimerA bientôt Adrienne
Emily avait l'air tellement ennuyé, si triste que je ne savais pas comment la pousser à se confier. Je bus lentement ma tasse de thé.
RépondreSupprimerElle murmura : " Ruiné ! Nous avons tout perdu ! J'avais cru qu'il saurait diversifier ses investissements."
- Je pense que ... pas tout, tout... avec votre fortune ...
- Si, on vend tout. Je ne voulais pas en parler dans un lieu...
- Ah ! C'est pour ça le restaurant chinois! Une bonne idée !
- Un lieu calme pour nous dire adieu... on s'écrira mais ... notre amitié ...
- Allons, allons, c'est juste une étape. On a ...toute la vie ! A notre âge ...
Elle me regarda d'un air affolé et bredouilla :
- Tu crois ? En plus j'attends un enfant !
Elle essuya une larme sur sa jour avec un mouchoir de batiste.
- Oh ma chérie, quelle bonne nouvelle !
- Tu trouves ... dans un ranch là-bas, au bout de nulle part, entre mon père et mon mari. Aucune femme ... un bébé ..si tu ... et elle éclata en sanglots.
Racontée de manière si vivante, cette histoire triste prend toute son ampleur et régale le lecteur, merci !
SupprimerÇa s´est passé comme ça, pas le temps de dire « Ouf ! » La crise, il n´a pas tenu le coup. L´appartement vendu, les meubles avec … et puis il est parti lui aussi. Elle est plus jeune que moi, brunette, bouclée, arrivée du Sud de l´Europe directo d´ Ellis Island. Elles n´ont rien à perdre, elles …. Si j´avais su que je me serais retrouvée à devoir déménager dans ce quartier minable, après avoir vécu au 45èmeétage d´un des immeubles les plus modernes de Manhattan !
RépondreSupprimerArrête de pleurnicher, ça ne sert à rien ! Ça fait mal, je sais mais tu as gardé ton poste de dactylo, par les temps qui courent, te rends – tu compte de ta chance ? Si ça devait m´arriver à moi, je me retrouverais à postuler pour être serveuse dans un resto ! Et encore, ce n´est pas sûr que je trouverais quelque – chose ! Les chinois comme celui – ci sont ceux qui résistent le plus mais les autres, ils ferment l´un après l´autre. Les vitrines vides, sales, cassées parfois, ça fait mal au cœur de voir le centre ces temps – ci.
Je sais bien, d´ailleurs cette folie collective qui a embué nos esprits ces dernières années devait prendre fin. Seulement, voilà, comme toute fin, elle laisse derrière elle le goût amer des choses révolues …
L.
L'écriture et les détails nous installent dans une situation politico-économique plus qu'amère, un peu tragique non ? Mais la vie continue avec ses rencontres et ses espoirs. Confiance !
Supprimer- Je te remercie Mary de t’être libérée plus tôt de ton travail pour me retrouver ici.
RépondreSupprimer- Ne t’inquiète pas, 10 minutes de moins sur ma paie de la journée… ça vaut bien un petit effort et puis je suis tellement impatiente de savoir ce qui t’arrive. Alors, raconte !
- J’ai choisi cet endroit improbable et avant la sortie des usines pour qu’on soit plus tranquilles pour parler… il m’arrive quelque chose d’incroyable…
- Allez Beth… je languis… tu as l’air bien sérieuse, c’est pas grave au moins… tes parents vont bien ?
- Ma chère Mary, tout va bien, très bien même, mes parents aussi merci. Mais le sujet est tout autre, c’est… comment dire… très personnel… tu vois ce monsieur derrière moi, et bien…
Beth se décale un pour observer cette personne dont Mary parle. Elle lui trouve une belle allure, élégant mais pas trop, une barbe soignée… il semble regarder quelque chose qu’il tient dans ses mains.
- Et bien quoi ? Qui est cet homme que tu me dis connaître ?
- Oui Beth, je le connais, enfin on se connaît depuis quelques mois…
- Quoi ? Et tu ne m’en as rien dit, t’exagères, moi ton amie !
- Ne te fâches pas, c’est justement à ce propos que j’ai besoin de toi, de ton avis en fait. Voilà : Ben, il s’appelle Ben Goothmark, il me demande de m’engager avec lui. Il dit que nous deux c’est évident qu’on s’aime… qu’il ne peut plus attendre…
- Oh Beth ! Et vous vous êtes déjà embrassés ? Tu n’as pas fait de bêtise au moins ?
- Non Mary, c’est du sérieux. J’ai demandé à Ben de nous retrouver ici pour que tu parles un peu avec lui et que tu me dises ce que tu en penses.
Quelques semaines plus tard, le journal local annonçait leurs fiançailles. Mary put enfin découvrir la superbe bague que Ben tenait précieusement dans sa boîte lorsqu’elle le vit pour la première fois.
Un très joli texte, tout à fait dans le contexte. Merci d'en avoir fait un Hopper gai !
SupprimerBravo pour tous les commentaires appréciés des participantes ! A bientôt
Une autre plume
Merci beaucoup Odile,ça fait bien plaisir de savoir qu'on est lu ! A propos d'Hopper,je trouve que tous ses tableaux sont source d'imagination, alors écrivons !
Supprimer« Ne t’en fais pas Rachel, je n’en parlerai à personne. Tu peux compter sur moi, tu le sais, tu es ma meilleure amie depuis toujours, non ? Mais êtes-vous surs d’avoir fait le bon choix ? Dans une semaine déjà ? Vous ne voulez pas y réfléchir encore ? Tu te rends compte ? Vous laissez tout derrière vous ! Peut-être exagérez-vous la gravité de la situation…oui, je sais les temps sont difficiles, spécialement pour vous …mais ils vont s’arrêter là … ils ne peuvent pas continuer, ils en ont déjà trop fait avec leurs nouvelles lois … les gens termineront par se révolter, tout le monde le dit et en tous cas moi, j’en suis certaine ! Tu es allemande tout comme moi, toute ta famille est allemande … ils n’iront jamais jusqu’à s’en prendre à de patriotes comme vous ! »
RépondreSupprimerFederica
Un texte fort et profond qui vous prend de plein fouet,merci !
SupprimerJardin secret
RépondreSupprimer"C'est quand même voluptueux de boire un thé brûlant dans ce chinois désert et silencieux avec la carpe koi l'air idiot qui tourne dans son aquarium pendant que l'orage tonne et que la pluie s'abat en trombes dehors ! Tu ne trouves pas qu'on sait vivre ?
- ça oui, tu as raison, le temps volé à la frénésie ambiante et aux choses à finir est le meilleur.
- Je n'en peux plus de cette pleine lune de juillet. Tout et tout le monde s'agite. Mon mari veut tout régler ses dossiers au travail , ses papiers administratifs. Je lui ai dit que j'allais faire des achats pour les vacances. Je dirai que je n'ai rien trouvé qui m'aille.
- <moi aussi , il vaut mieux qu'il ne sache pas que je fuis les corvées et préfère prendre le thé.
- S'ils savaient le plaisir qu'on a à prendre un thé et papoter de tout et de rien , ils nous l'envieraient et ils seraient désagréables .faut garder ça secret.
- tu as raison : ils méprisent la banalité et n'ont pas le goût des petites choses de la vie quotidienne. Ils se sentent responsables alors on leur laisse le pouvoir et nous on garde le plaisir et la sagesse !
- Tu vas prendre quoi, toi comme pâtisserie avec le thé ? ..."
Martine
C'est bien écrit, doux, intime et révélateur de ce temps qui passe entre copines ; tout se relativise et les tourments s'évanouissent au moins un petit moment. J'aime beaucoup !
SupprimerC'était depuis des années une tradition que de nous retrouver '' Chez François '', afin de discuter de notre semaine. Je m'assis en face d'Aliénor, laquelle, comme à son habitude, aborda directement le sujet qui la préoccupait :
RépondreSupprimer-Tu comprends, ils l'ont suspendu de son poste. Bien sûr, ils disent que ce n'est que temporaire, qu'une fois l'enquête terminée, il retrouvera son travail, mais...
- Ton mari et toi n'avez rien à craindre de cette dénonciation. Tu sais bien que la délation est encouragée par le gouvernement, mais une enquête est presque toujours menée afin de vérifier si la dénonciation est fondée. Vous êtes d'honnêtes citoyens, de bons ouvriers utiles à notre pays. De plus, vous êtes ensembles pour affronter cette épreuve, dis-je sur un ton qui se voulait rassurant. Si cela m'arrivait, je ne pourrais compter sur personne.
-Tu m'as moi.
-Tu as suffisamment de problèmes comme cela. Je préfères ne pas t'impliquer... Dans quelle époque vivons-nous, poursuivis-je, en regardant par la fenêtre et en voyant s'arrêter un char.
Je n'eus pas le temps d'esquisser un geste de repli que la sonnette de la porte d'entrée du bistrot retentit. Des soldats en uniformes pénétrèrent dans l'établissement. Instantanément, les conversations se turent, et un silence de gêne s'installa dans la pièce. Les militaires, après avoir fait un geste au gérant, se dirigèrent vers notre table. Trois mots furent prononcés et le destin d'Aliénor fut scellé à jamais :
-Madame Aliénor Réflexion, ou plutôt, d'après votre nom de baptême, Fertine Einsberg, nous vous arrêtons en vertu des lois du nouveau gouvernement de Vichy. Veuillez nous suivre sans résister.
Une histoire terrible et parfaitement rendue. On la voit se dérouler sous nos yeux. La tension est grande mais le lecteur n'a peut être pas envie de connaître la suite. Merci pour ce texte fort
SupprimerLa salle de thé leur offre un agréable refuge contre le vent froid qui souffle sur la ville. Après avoir posé leurs achats et s'être débarrassées des manteaux elles prennent place près de la fenêtre et commandent du thé au jasmin. Une jeune chinoise leur apporte bientôt une théière fumante et deux bols de porcelaine.
RépondreSupprimer“Ravissant ce bleu...”
“Ne te retourne pas, tu as vu le couple à la table du fond ?”
“Non, je n'ai pas fait attention, tu les connais ?”
“Il me semble la reconnaître, elle. Les journeaux en ont parlé, souviens-toi, la mort du libraire, à deux pas de chez nous. Sa femme avait été soupçonnée, à l'époque.”
“Oui, ça me revient. On avait parlé de suicide, non ? Tu crois que c'est elle ?”
“J'en ai bien l'impression, mais elle est dans l'ombre, je ne la vois pas bien. Moi, je n'y ai jamais cru à cette histoire de suicide. Et puis...elle n'était pas nette. Fallait la voir se trémousser dans le quartier avec ses robes moulantes et ses décolletés plongeants. Une aguicheuse...”
“Ça ne veut pas dire qu'elle l'ait tué. Dis-moi, et lui, tu le connais ? Il est comment ?”
“Non, jamais vu. En tout cas plutôt pas mal, elle n'a pas perdu de temps. Ça doit être son complice...”
“Tu dérailles là ! Et puis elle a bien le droit de refaire sa vie, non ? Et... qu'est-ce qu'ils font ?”
“ Ils boivent du thé, ils parlent.”
“Comme nous, quoi !”
“N'empêche, j'aimerais bien savoir ce qu'ils se disent !”
“Qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu n'es même pas sûre que ce soit elle ! Dis-moi plutôt...”
“Chut, ils se lèvent, ils vont sortir.”
La femme en passant près d'elles dit à son compagnon “ Tout compte fait on a bien fait de l'éliminer et on pourrait bien en éliminer d'autres, qu'en penses-tu ? Et s'adressant aux deux bavardes “Il va être froid votre thé !”
Janine
Très fort aussi par les sous entendus ! La position du lecteur qui sait tout est très bien exploitée pour insinuer un soupçon ! Bravo Janine et merci
SupprimerTableau n°1 : Pauline et Francine sont attablées dans un restaurant chinois. Le repas est terminé, elles boivent du thé.
RépondreSupprimerPauline : J’en ai assez !
Francine : Assez de quoi ?
Pauline : Assez de tout ! De mon chapeau, de mon manteau, de ma tasse de thé !
Francine : Tu ne devrais pas.
Pauline : Je ne devrais pas quoi ? En avoir assez ?
Francine : Non, rejeter le thé.
Pauline : Je n’ai pas le droit d’en avoir assez de boire du thé ?
Francine : Ne le dis pas si fort, s’il te plaît. Il va t’entendre.
Pauline : Qui va m’entendre ? Le thé ? Tu as peur que le thé entende que j’en ai assez d’en boire ?
Francine : Chut, je t’en prie.
Pauline : Mais tu es devenue folle, ma pauvre Francine. Cela fait trop longtemps que tu es de dos dans ce tableau. Ecoute-moi bien, je le crie haut et fort « J’EN AI ASSEZ DE BOIRE DU THE ! ».
Francine : Aïe.
Tableau n°2 Pauline est seule, assise dans une rame de métro. Elle lit un livre.
Pauline : J’en ai assez ! Assez de lire toujours la même page et de n’avoir personne à qui parler ! J’ai la nausée à force d’être secouée. Et puis j’ai soif. Je veux une tasse de thé.
Merci pour ce texte d'une tonalité très forte. La colère, puis la rumination sont très bien illustres.
RépondreSupprimer- L’épouser ? chuchote Mathilde. Mais tu n’es pas sérieuse ?
RépondreSupprimer- Et pourquoi pas ? rétorque Edmée. Il est riche, il a une grande maison, une Rolls, des domestiques, il est gentil, il est souvent en voyage d’affaires… Je ne vois pas ce qui te choque. Je t’ai connue moins prude.
- Mais enfin, et l’amour ?
- L’amour ?… Quel âge as-tu ? Quinze ans ?
- L’amour, oui, celui qui fait battre ton coeur quand tu aperçois la silhouette de l’être aimé, celui qui fait trembler tes mains à l’idée de lui adresser la parole, l’amour, Edmée ! Celui qui fait vibrer ton corps, crier ton âme, chuchoter des mots tendres, l’amour pour toujours, celui qui fait rêver… N’as-tu donc rien ressenti ? Ne songes-tu pas qu’à m’embrasser lorsque tu me vois ? Je m’enflamme mais enfin, je n’étais pas seule, je n’ai rien imaginé ! Ton grain de beauté à la naissance des reins, tes petits seins parfaits, tes fesses rebondies, ta peau laiteuse, tes yeux enfiévrés, ta langue efficace… Tes petits cris discrets !
- Tais-toi immédiatement, siffle Edmée, les lèvres pincées et les yeux plissés. Tu délires. On pourrait t’entendre, pauvre folle.
Mathilde lui prend la main, Edmée la retire, ajuste son chapeau, fait signe au serveur et lui fait comprendre qu’elle reprendra la même chose.
- Mathilde, tu me sidères. Tu n’as tout de même pas cru ?…
En voyant son amie pâlir soudainement, Edmée éclate de rire. Un rire sonore, froid, qui résonne bruyamment dans la salle de restaurant mais qui sonne faux.
- Oh ma pauvre chérie, voyons, mais ce n’étaient que de petits jeux sans importance ! Quelle bécasse tu fais !
- …
- Ne pleure pas enfin, tu es ridicule et tu me fais honte. Ah ! Voilà notre thé. Merci monsieur. Reprends donc une tasse, tu fais peur à voir. Allons, ne traînons pas, je vais être en retard, Louis m’attend pour me présenter sa fille. Tu imagines, elle est plus vieille que moi ! Je l’ai vue en photo, elle est charmante, cela dit. Des lèvres charnues, une poitrine opulente. Et célibataire ! Une vraie promesse de plaisirs charnels… sourit-elle ostensiblement.