Bonjour à tous !
Pour fêter les vacances nous lançons le défi de juillet !
Chaque jour de juillet, vous trouverez sur le blog une proposition d'écriture. Ensuite à vous d'écrire, comme toujours dans les commentaires.
Voici une mosaïque romaine, écrivez ce qu'elle vous inspire !
Vous avez tous les droits !
écrire une chanson, un poème,
un conte ....
Prenez la plume et écrivez pour
votre plaisir et le nôtre de vous lire !
A demain, même heure pour un deuxième défi !
Les plumes
Il était une barque partie à l'aventure. ils étaient deux et ils ramaient et ils ramaient. On leur avait dit que la terre était plate, alors ils voulaient en voir le bord. Ils pagayaient et encore et encore mais de bord ils ne voyaient rien venir. ils ont disparu. On ne les a jamais revus et au village on raconte que si on va au bord de la mer, on peut les voir là bas au loin, très loin, qui rament encore. Les adultes ne les voient pas. C'est si loin. Alors ils demandent aux enfants qui imaginent de belles histoires, des aventures du bout de la terre...
RépondreSupprimerJe déteste les psychologues, les interprétations fantaisistes, les explications foireuses de tout et sur tout… Bref, je hais tout ce qui commence par le préfix psy-, psychiatre, psychologue, psychanalyse, psytruc, psychotique, psychose, psymachin… bref je déteste ce monde loufoque dans lequel la réalité est remplacée par un voile au travers duquel il faut tenter de discerner sa propre réalité. Voilà où j’en étais, dans cette salle d’attente, un peu en avance, en train de me demander ce que je foutais ici. Ah oui, ma femme m’y avait envoyé. Ca ou le divorce! m’avait elle lancé à la figure avant de claquer la porte de la maison avec fracas. Clairement, je suis loin d’être un mari parfait. J’ai des qualités: déjà je suis fidèle, attitude plutôt rare de nos jours. Bon, petit aparté, en surface, j’affirme cette fidélité avec classe et fierté. Au fond de moi, je sais que je suis fidèle par lacheté. J’aimerais tromper ma femme, pas pour la tromper, non, pour me faire plaisir, aller avec d’autres corps, dans d’autres lieux, expérimenter d’autres pratiques. Voilà, voilà, ça commence, ce que je redoutais. Je commence à me poser de mauvaises questions et à imaginer que tout pourrait être différent. Je déteste cela, l’inconnu, le sombre, les ténèbres. Moi, ce que j’aime, c’est la clarté, quand tout est visible, évident et connu. j’aime savoir comment se déroulera ma journée, avec qui je la passerai, etc. J’aime quand rien ne m’échappe. J’apprécie quand tout avance au rythme choisi. je vous vois venir, vous vous dites: encore un qui est dans le contrôle, encore un qui ne supporte que son petit quotidien et qui passe ton temps devant la télé, encore un qui doit se droguer pour accepter sa petite vie merdique… Oui, et bien voilà, vous m’avez cerné et vous avez raison. Je suis tout cela, un névrosé qui a besoin des son joint et de ses pilules pour réussir à traverser la moindre journée. Je suis un angoissé qui n’a aucune envie de poser un seul pied dans un endroit inconnu. Je suis un stressé qui ne cherche jamais la compagnie d’autrui. Voilà voilà, ça y’est, je me mets à me livrer, à déborder de mon corps.
RépondreSupprimer(suite)
RépondreSupprimerJe te jure, je les déteste. Et puis, après, ils y connaissent quoi au fond? Et on s’étonne que je m’énerve, que j’explose dans ces moments là. Pourquoi, putain de bordel de merde, ne me laissent ils pas tranquilles? Ma femme m’emmerde. Les psy me détruisent le peu de tranquillité que j’ai! (pour trouver le bonheur au fond de moi il faut commencer par détruire la fausse réalité… etc.. c’est ce genre de connerie qu’ils m’ont toujours ressassé). Et après, en plus, comble du comble, il faudrait que je sois calme et doux. Je n’ai pas le droit de hausser le ton. Avant la camisole chimique, il faudrait m’imposer une camisole morale. Qu’est ce que je fais alors? je fuis, je laisse tout en plan et je m’en vais. Je m’en vais retrouver ce quotidien confortable et rassurant. Tant pis pour ma femme, je lui dirai que je suis venu et que je reviendrai toutes le semaines. Elle verra bien que je vais mieux, ou plutôt que de toutes façons je vais bien. Bon allez, je m’en vais. Je sais pas pourquoi je n’y arrive pas. Il y a ce tableau en face de moi. Il m’intrigue, il me force à le regarder et finalement à laisser mon cul planté sur cette chaise, comme si j’attendais avec acceptation la séance de psy. Je sais pas ce qu’il fait là ce tableau. Les psy, en plus d’être cons, sont bizarres. Il est fort celui là. Réussir à me faire attendre sans même m’avoir parlé, j’avoue que c’est une première. et puis ce tableau, il est moche, deux mecs dans un bateau, un qui regarde devant, un qui gouverne. Pourquoi il me parle tellement? Est ce que c’est une sorte d’interprétation métaphorique qui me laisse ainsi pantois… Genre le mec de devant ce serait l’âme et celui de derrière le corps. Le bateau ce serait quoi alors… la vie? le temps? j’en sais fichtre rien et je m’en fous de toutes façons. Allez, encore deux minutes et je me lève, pour retrouver ma petite vie et ma télé...
Le bateau secoué par la tempête ressemblait à une coquille de noix ballotée par des vagues gigantesques. L'équipage occupé aux manoeuvres d'urgence essayait d'oublier la peur. Le commandant qui avait commencé par invoquer Neptune et le vieux Nérée réservait maintenant ses supplications à celle qu'il vénérait par-dessus tout, Isis, la déesse aux mille noms car elle est toutes les déesses à la fois. Mais il fallait qu'elle se dépêche de répondre. Si le vent forçait encore la situation risquait de précipiter. Et penser qu'il ne restait plus un poulet à bord pour lui offrir un sacrifice ! Il n'allait quand même pas sacrifier le moussaillon ! Quoique... Il le chercha du regard mais l'adolescent avait dû se terrer dans la soute. “Allez, Isis, tu protèges les marins, non ? Alors qu'est-ce que tu attends ? Si on en réchappe je te promets que j'irai faire un don à l'Iséum d'Ostie.”
RépondreSupprimerSoudain un marin poussa un cri indiquant du doigt une faible lueur qui trouait avec peine un ciel de plomb. Le visage boucané du commandant s'éclaira, Isis l'avait entendu, cette lueur c'était le phare d'Ostie ! Ils arrivaient au port. “Merci, ma bonne mère, chose promise, chose due, j'irai au temple. Et pour la fête de la navigation, je confierai à la mer mille lumières afin que tu étendes toujours sur moi et mes hommes une main secourable. Ton fils à genoux te rend grâce.”
Janine
J'aime ! Un retour dans le passé très bien présenté !
SupprimerEcrire : E la nave va…
RépondreSupprimerA sa fenêtre, songeuse, Pénélope contemple la barque de son époux qui prend la mer. Le voilier s’avance, glisse et tangue sur les flots.
Heureux qui , comme Ulysse fera un si long voyage, ..Reviendra –t-il à Ithaque et quand ? Repartira t-il et pour combien de temps ? Où vont ils donc,les hommes quand ils s’en vont et quelles chimères poursuivent-ils donc, corps à corps et au au péril de leur vie ? Heureux vraiment ?
Pénélope rêve et tisse sa toile. Celle de sa vie, celle qui la lie et la délie à Ulysse le navigateur, l’époux, l’intime, mais aussi l’inconnu, l’étranger, le marin de passage.
Les îles incitent aux arrivées et aux départs, l’insularité est enfermement autant qu’ouverture. Sur une île Ulysse doit se trouver, prendre pied mais aussi prendre essor , prendre la mer , s’en aller. Pénélope s’inscrit, elle, dans le tissage , les motifs apparaissent sur la toile comme les golfes marins et les silhouettes des rivages se dessinent dans la brume à l’approche de l’embarcation d’Ulysse. Le héros ne pourra se connaître qu’en s’arrachant physiquement, géographiquement au familier, à l’heimlich. A l’île terre-mère d’Ithaque, vers d’autres îles, d’autres rivages. Le passage du héros vers son assomption virile nécessite le départ de ‘lîle natale, la confrontation charnelle à la force de la mer et aux éléments, aux rencontres initiatiques.
Il en est tout autrement pour Pénélope. Le véritable voyage pour elle est intime, intérieur, solitude et réclusion choisie même si les prétendants ne manquaient pas à sa couche. Cette clôture l’incite à penser, est indispensable au dévoilement des images, des émotions qui se traduiront en couleurs sur la tapisserie. Quelles couleurs Pénélope , au cours de la longue absence d’Ulysse utilisa t’elle ? Tissa t-elle sous le signe du manque, Médita t-elle sur le deuil, l’exil et l’innocence perdue ? Ne lui suffisait il de vivre que de vivre et de laisser aller ses songes où s’adonna t-elle à l’attente, à l’angoisse, à la solitude à l’espoir du retour et d’un eden où s’arrêterait le temps, ou encore à l’oubli ?
C’est au niveau du rêve et du mythe que réside la richesse de son île . c’est depuis cette île que, magicienne, elle ressent sans avoir à les vivre, les éléments déchainés de l’Océan où se perd Ulysse. Austère et solaire., Pénélope. : elle tisse et son regard se pose , aérien sur une mosaique de pierre représentation une embarcation et deux marins. Ulysse et un fidèle compagnon sans doute.
Elle, réaliste, elle médite dans les remous de l’étendue d’eau qui entoure son île et l’isole des contrées inconnues. Jouir de l’attente ou l’oublier, s’attacher à la perception contemplative, peindre et tisser au sein d’un univers clos et marqué par la finitude au sein de l’infini, la femme de l’île tisse sa toile , manière d’écriture.
Elle fuit son île et son destin dans l’imaginaire, mettant en mouvement les flots déchainés de ses passions contenues exaltées ou apaisées. Comme Ulysse, elle découvre la quête , l’insatisfaction. Comme lui elle cherche ses racines et prend son envol. Comme lui elle dévoile et imprime les couleurs qui la transpercent. L’île n’est pas l’île elle est est l’inspiratrice et Pénélope tisse.
Pour Pénélope, la seule écriture valable, le seul vrai voyage, c’est celle que l’on invente, celui qu’on imagine, c’est cela , ce mouvement répété de l’imaginaire et de l’écriture, comme celui de la canette du fil sur le métier à tisser , c’est l’écriture que l’on invente, le refuge dans l’imaginaire qui rend les choses réelles.
Martine 1/7/2017
Merci Martine pour ce beau texte ! Ulysse et Pénélope très bien réinterprêtés !
Supprimer- Plus vite, plus vite, crie Gaius, nous allons arriver trop tard!
RépondreSupprimerLà-bas, sur la plage de Neapolis, des gens sont massés et attendent ils ne savent trop quoi, dans l'anxiété.
- Mais rame! Rame! Éructe Gaius dans une dernière quinte de toux qui lui sera fatale.
Quelle idée aussi de s'aventurer sous ce nuage de poussières quand on est asthmatique...
Plein de suspense ! A quand la suite ? Merci Adrienne
SupprimerMa chère Maman,
RépondreSupprimerla traversée de la mer de Libye a été quelque peu agitée. Alors que je prenais l'air sur le pont, je suis tombé amoureux de ma voisine de transat sur laquelle j'ai vomi mon déjeuner. Depuis, elle m'évite. Je la crois très effrayée par notre coup de foudre.
Je ne rentrerai sûrement pas tout seul à Paris. Ainsi serons nous deux pour nous occuper de vous.
Je vous embrasse tendrement.
Votre Etienne.
Merci pour cette participation qui enrichit cette Page. A bientôt
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