17.7.17

Défi aquatique ou marin

Monet peint ici dans sa barque
Claude Monet  La barque atelier 1874 

Alors pourquoi ne pas écrire en barque, en bateau, en pédalo peu importe. 
Laissez vous inspirer par cette forme de voyage. Et si vous avez le mal de mer ... ici rien à craindre puisque vous ne prenez pas vraiment la mer.... 

A vos plumes v
Vaillants navigateurs de la prose 

Une plume à sec 

7 commentaires:

  1. Traversée

    Le lac etait large et on le traversait pour rejoindre l'autre rive. A chaque fois c'était un enchantement mais la avec un petit garçon qui regardait émerveillé les manœuvres de départ avant de suivre la cote qui s'éloignait. Sa Maman le tenait par la main. Il faisait un beau temps de printemps. Les voitures bien alignées dans la barque appartenaient à des familles qui faisaient une excursion ou installaient le chalet pour l'été. Une ambiance de vacances, un petit vent léger régnaient à bord. Le trajet ne prenait que dix minutes mais on changeait de monde. Le vert des arbres se mariait à la nuance céladon du lac, très peu profond. Des musiciens tsiganes , tout un groupe était monté avec nous. Le petit bonhomme avait la bouche grande ouverte devant leurs costumes richement décorés. Il montrait les bottes de cuir. Le contrôleur passa encaisser les quelques forint dus pour le passage. La cote approchait. De nouveau les bruits des chaînes et les préparatifs de l'abordage émerveillèrent l'enfant. Il babillait pour expliquer avec ses mots hésitants toute cette aventure.
    L'abbaye dominait le lac, c'était le but de notre promenade et l'occasion de revoir le traversier de haut.

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  2. Le clapotis de l'eau berce mes rêves. La plume navigue sur le papier au gré du vent. je ne sais où elle choisira d'accoster. Ma main se laisse entraîner dans cette traversée d'encre. Autour de moi, la campagne s'est immobilisée. Les peupliers se reflètent dans la rivière et les branches des saules pleureurs caressent sensuellement la surface de l'eau. Je me laisse emporter par une douce rêverie. Ma barque est immobile, à quelques brasses du rivage ombragé. J'entends le vent dans les feuillages, les grenouilles qui jouent à saute mouton sur les nénuphars. J'étais partie sur un coup de tête et mes pas m'avaient conduite au milieu de ce cours d'eau glacé. Je ne savais pas peindre alors j'avais décidé d'emprisonner la beauté des lieux dans mes mots. Mais la beauté peut-elle rester captive de mots, si doux soient-ils ? Je regardais mon carnet où les pages sur lesquelles voguait ma plume étaient demeurées vierges. Les mots étaient gravés dans mon coeur.

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  3. Le bateau remonte le Nil entre des ilôts de lotus. Comme tous les jours en fin d'après-midi je m'installe sur le pont. La chaleur est tombée. Depuis la rive des enfants se jettent à l'eau en riant. Là une femme lave son bébé dans le fleuve, d'autres leur linge. Les fellahin travaillent dans les champs, des ânes font tourner une noria, un berger pousse des chèvres sur un sentier bordé de sycomores. Les couleurs sont douces sous les derniers rayons du soleil. Tout est calme et serein.
    J'observe des ibis et des martin-pêcheurs venir vers nous en vols serrés, volant au ras de l'eau. Ils semblent fuir un danger. Les mères appellent les enfants, les paysans rassemblent les animaux et se dirigent en hâte vers le village, lles dromadaires renâclent et les ânes braient. Le ciel et le fleuve ont changé de couleur. Jaune ocre, de plus en plus intense. Je comprends qu'il se passe quelque chose d'anormal.
    Alors un marin jette un cri “Khamsin !” répété par les autres. Le capitaine, à l'aide d'un mégaphone, donne des ordres brefs et gutturaux, toujours aussi hiératique avec sa barbe blanche et sa grande djellaba. “Khamsin” le vent chaud qui annonce une tempête de sable. Des vagues se forment sur le Nil et le bateau commence à être balloté et secoué. Je décide de trouver un abri, une encoignure et de rester dehors le plus possible. J'enfile ma veste de toile et j'entoure ma tête et mon visage d'un chèche, en plusieurs strates, afin de me protéger du sable. Du moins je le crois. Un mur de sable avance vers nous et soudain nous sommes dedans. Un mur mouvant et fluctuant fait d'un sable très fin, une poussière de sable qui pénètre tout. Une petite baie nous offre un abri inespéré et le capitaine donne l'ordre d'amarrer le bateau à des palmiers. Des marins monteront la garde toute la nuit pour surveiller les cordes.
    Je reste blottie dans mon coin. L'atmosphère est irréelle. Tout autour de moi le sable. Devant moi il n'y a que moi. Les sons extérieurs ne me parviennent plus mais le silence qui m'entoure vibre, il est animé de crissements, de bruissements, il me semble entendre des murmures et puis comme une musique lointaine et fragile. Je me sens au seuil d'un autre monde, mystérieux, inconnu. C'est une expérience bien étrange. Un peu magique, un peu mystique.
    Malgré le chèche, le sable est maintenant jusque dans ma bouche et crisse sous mes dents, alors je rentre me mettre à l'abri. Je passerai une partie de la nuit le nez au hublot, et je verrai la rive se rapprocher dangereusement à chaque assaut du vent et des vagues.
    Le lendemain le calme est revenu, nous reprenons la navigation vers Assouan.

    Janine

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    1. Merci Janine tout est très bien rendu, visible, l'atmosphère avant et ensuite.

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  4. Sur une péniche , devant le Pont Marie

    Les fleuves des grandes villes disent tout, la vie, ceux qui travaillent , les loisirs, les couples , la famille, la vie, quoi..
    Devant la péniche , il y a le Pont-Marie et son arche somptueuse , non éclairée à la tombée de la nuit, ayant pour seule lumière celle immaculée de sa pierre.
    plus loin, le Pont Louis Philippe brille de toutes ses lanternes
    En face , le quai Bourbon et ses hôtels particuliers du 17è siecle où peu de fenêtres sont éclairées, l’île Saint-Louis émerge comme désertée d’habitants et insolite dans ce tumulte festif. Sur sa berge, une fanfare solitaire assourdissante autant qu’inlassable nous casse les oreilles. Quelques rares silhouettes, un couple, un promeneur et son chien s’y hasardent.
    De ce côté-là de la Seine, sur la berge du quai de l’Hôoel de ville, les bars sont combles , les piétons défilent, une soirée de juillet banale à Paris plage.
    La péniche n’est agitée que des vagues des bateaux qui défilent sur la Seine, comme si elle piaffait d’impatience autour de son ancrage et rêvait d’aventure.
    Un Batobus surgit sous l’arche du Pont Marie , les remous font vaciller la table où nous buvons un verre de vin. ET puis c’est une autre péniche , « le Sans Souci » , où les passagers en tenue de cocktail se tiennent groupés sur le toit : une soirée d’entreprise peut être. Et puis encore une autre , qui nous éblouit de ses feux et abrite une soirée privée. Les policiers surgissent sur un zodiaque à pleine allure et nous envoient des vagues énormes. Et puis encore une soirée privée, une scène de théâtre, Paris en scène. Des bateaux-mouches surchargés de touristes répandent une odeur d’essence en un défilé ininterrompu…

    Pourtant, l’eau sombre garde ses mystères malgré les remous et les sollicitations qui l’agitent. La brise thermique du soir nous rafraichit agréablement , il a fait si chaud aujourd’hui. !
    Sur la berge du quai Bourbon, se dressent les hêtres, immobiles sous un ciel gris clair, nuageux sans étoiles. La nuit est tombée et , avec elle se sont allumés les réverbères sur le Pont Marie.
    Et lorsque par instant il n’y a plus d’embarcation qui glissent sous ses arches, l’impression de calme nous saisit, hallucinante et étrange.
    On ne jouirait que des contrastes…
    martine


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    1. Le paysage défilé au complet avec des touches d'ombre et de lumière, des odeurs , des bruits. Très bien construit. Merci

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