11.7.17

La fausse biographie d'une inconnue

Douzième défi :

Vous croisez quelqu'un dans la rue, dans un restaurant et son visage, son allure

vous interpelle. Alors  vous lui imaginez toute une histoire, une famille ! C'est le

sujet de notre défi d'aujourd'hui.

Voici notre héroïne !

Elle a un joli métier : elle est chasseuse de nuages !




Marina K. chasseuse de nuages



 Si vous acceptez ce défi, écrivez sa biographie, son histoire, un épisode de sa vie si possible  à la première personne du singulier ! 

A vos plumes 

une plume impatiente de vous lire 





      










13 commentaires:

  1. Marina, polonaise chasseuse de nuages,
    Je m’appelle marina, je suis née en 1994, dans un petit village de Silésie supérieure, près de Parczpau,.
    Ma région fut jadis tantôt polonaise tantôt allemande au hasard des guerres . et elle a continué à être un lieu de passage. Aussi suis-je marquée par la passagèreté .
    Ainsi, mon père est passé comme le vent et de s’est arreté près de ma mère que le temps nécessaire à ma création. Ce n’est pas un mauvais souvenir pour ma mère, d’ailleurs , elle en garde l’idée d’avoir été fécondée par un dieu blond , un genre de viking immense. Au village on dit qu’elle est folle. A cause de moi, on a pitié d’elle et les voisins lui donnent souvent du Kasha quand ils le préparent l’hiver.
    Moi j’ai grandi à l’école du village, on se moquait un peu de moi à cause de mon père qui n’existait pas et de ma père qui était dérangée. J’étais bonne élève. Je ne savais qu’une chose , je ne voulais pas être paysanne , je voulais être comme le vent , je n’aimais que les oiseaux.

    Je me suis mise à peindre les nuages que je voyais dans le ciel, des ciels ouatés, presque transparents, de toutes les couleurs que je pouvais concevoir, celles que je voyais et celles que je portais en moi , météorologie de mes jours. J’en peignais sur la toile du boulanger, sur des papiers que je récupérais, sur des morceaux de bois.. On disait que j’étais folle comme ma mère , que ce n’était pas ma faute puisque je n’avais pas de père. On me donnait aussi du Kasha. Parfois je rendais des services , je vivais ainsi.

    Un jour , un homme qui passait par là a remarqué mes œuvres et m’a posé des questions. Je lui ai expliqué ma quête , mon travail, comment je faisais pour saisir chacun de ces nuages, pour leur donner place dans les ciels de ma vie.
    Il les a trouvés beaux et il les a proposé à une galerie à Parczpau.. Là bas, c’est la ville et ils les vendent bien, ça plait. Ca a paraît il, une allure spirituelle, ils leur trouvent de la profondeur. ,
    On me donne de l’argent pour cela, plus que je n’en gagnerai si j’étais paysanne ici. Ca m’étonne toujours, ça me permets de chasser d’autres nuages , de peindre d’autre cieux. Grace à eux, , l’hiver dernier j’ai souvent offert le kasha au village.

    J’aimerais voyager aussi, voir si, ailleurs , les nuages sont autres et les chasser aussi à l’autre bout du monde. Un jour peut être…

    martine

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    1. Une très belle biographie, très bien documentée, très authentique avec une pointe d'humour et une ouverture vers le futur
      merci martine

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  3. Je m'appelle Marina K. et je suis hollandaise d'Amsterdam. Oui, vous avez raison on me prend souvent pour une russe à cause de ma blondeur, mais non. Je parle russe, un peu. Ma tenue, le filet dans les cheveux, l'éventail et une seule boucle d'oreilles ? Je suis artiste mais à Amsterdam les tenues décalées passent plutôt inaperçues. Je circule en vélo, j'achète des tulipes presque toute l'année, bref je suis normale, mangeuse de fromage et de charcuterie, buveuse de Grolsch et habituée des cafés. Chasseuse de nuages ? Vous êtes étonnée, vous ignorez que .... C'est toute une histoire. Vous m'offrez un café ? Au départ je suis photographe ofessionnele. Mes photos préférées, celles qui se vendaient le mieux étaient des ciels. Non ciels pas cieux. Ensuite un cliché a obtenu un prix et les écologistes hollandais m'ont contactée. J'ai commencé à prendre beaucoup de clichés de nuages, d'orages, de tempêtes, bref à m'intéresser aux dérèglements du climat et je suis devenue collectionneuse de nuages. Je ne suis pas seule. Il y a des chasseurs de nuages partout dans le monde et comme je suis hollandaise, que je parle huit langues dont le russe, j'ai coordonné les activités de plusieurs associations et créé un blog où nous publions nos plus beaux clichés. Non pas d'adhésion, ni ... c'est un groupe fermé, très fermé ! Nous avons eu tant d'ennuis, heureusement que je parlais russe ! Nous restons entre nous ! Mon ciel préféré est presque totalement bleu, à peine teinté de cobalt et avec des cirrus et un petit cumulus perdu dans le voile naissant ... Je vis le nez en l'air, la tête dans les nuages et l'oeil vif du photographe caché par l'objectif !
    Odile

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  4. Je crois qu'ils me prennent tous pour folle. Des guenilles sur la tête du carton en barrette. Je les dérange. J'ai eu jusque là une vie des plus normales : un mari, des enfants, un métier et puis de nouvelles études dans l'écologie après une année entière de chômage les spécialistes m'ont expliqué que, vu mon âge avancé, 35 ans, il fallait que je cible un créneau porteur. J'ai suggéré le vert, le recyclage ... ils étaient éblouis. Droit de l'environnement , parfait pour une juriste ... et sans me bousculer certains ont suggéré que mon look n'était pas en adéquation voila changement à 360 degrés ... mon mari a été surpris mais finalement il a trouvé que ce serait moins onéreux que les tailleurs ... mes enfants ont bien ri, ils ont approuvé ce rajeunissement de mon image ! Me voila Marina K. ... prête au combat pour défendre la planète ... chasseuse de nuages et oui une lanceuse d'alerte qui signale, au profit d'ONG les pollutions ... je collecte les signalements de nuages de particules fines, de matériaux polluants et je fais les démarches efficaces, demande d'évaluations des émissions, dépôt de plainte. Un jour en voyant les photos de nuages propres dans un ciel bleu j'ai craqué et sortant mon IPhone j'ai pris des photos. Maintenant c'est mon hobby, la chasse aux nuages. Je joins l'utile à l'agréable....

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  5. Des nuages, pour le rêve


    Lorsque j'étais enfant ma mère me répétait “arrête donc de courir après les nuages, ils vont où tu n'iras jamais.” Et pourtant... je n'ai pas cessé de les poursuivre et ils m'ont sauvé la vie.
    Je m'appelle Erika, j'ai 23 ans et je suis née en Argentine. Je sors de prison avec un petit nuage dans les bras car j'ai appelé ma fille Nube, Nuage. Comme moi elle est blonde et elle a les yeux d'un bleu très clair, comme moi. Marcos ne la connaît pas encore mais il dira, j'en suis sûre, “elle a tes yeux de nuage.” Dès qu'il sera libéré nous partirons tous les trois sous d'autres cieux, plus sereins.
    Nous avons eu de la chance. Arrêtés officiellement et jugés (non coupables) nous n'avons pas disparu comme tant d'autres. J'étais enceinte et je n'ai pas été maltraitée, mais certains jours j'ai cru devenir folle. Je passais des heures à regarder les nuages qui défilaient à travers les barreaux. Alors je repassais dans ma tête les souvenirs de mes étés à l'hacienda de mon grand-père, lorsqu'à cheval je courais la pampa à la poursuite des nuages. Ça le faisait rire.
    Une gardienne compatissante m'a procuré du papier et des crayons. Je me suis mise à dessiner. Des oiseaux, pour la liberté et des nuages, pour le rêve. Maintenant, enfin libre, je continue. Je crois que cela ne me passera jamais. Je fais beaucoup d'aquarelles que je vends dans les marchés d'artesanìas, d'artisanat. C'est de cela que nous vivions Marcos et moi avant l'arrestation. Lui il sculptait et moi je peignais. J'ignore quel homme je vais retrouver car il aura changé. On verra bien.
    En attendant je serre fort mon petit Nuage, tout doux, tout blond et bleu et je lui souhaite une vie... sans nuages !

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  6. Un joli texte toutnanfait en accord avec la photo et qui part vers d'autres temps et d'autres cieux ! Belle envolée
    Merci Janine

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  7. Je me souviens du jour où cette photo a été prise. J’avais organisé comme tous les ans depuis 25 ans une fête de Catherinettes, une tradition. C’était un anniversaire important puisque ce jour-là nous avions doublé l’âge fatidique où la femme tombe dans la case "défraichie". Certaines disaient "périmées"en riant. Enfin toutes ne riaient pas. Nous pratiquions entre nous, la vingtaine de survivantes de nos annėes d’études, une sorte de speed-updating où pendant quelques minutes nous informions notre partenaire des évolutions de nos vies depuis notre dernière rencontre avant de changer de binôme. Cela aurait pu tourner au psychodrame mais j’arrivais toujours à tourner les situations pour que ma partenaire sorte de notre session avec le sourire. Ce soir-là un toast me fut porté par la grande gueule du groupe. Je revois son large sourire en dessous de son chapeau biscornu après son intervention. "Et mille mercis à notre hôtesse, cette remarquable chasseuse de nuages."
    Quand on me pose la question que faites-vous dans la vie, je réponds parfois par la vérité. Chasseuse de nuages. C’est un test. Selon les réactions je poursuis ou non la conversation vers des sujets plus profonds et en tout cas plus intimes.

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    1. Merci. Très intéressant, une version ouverte qui ne dit pas ce qu'est une chasseuse de nuages. L'option catherinette est excellente
      A bientôt

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  8. Théatre d'Essai – Casting

    “Suivant !”
    “Bonjour. Moi c'est Noémie. J'ai vingt ans et je suis née à Lyon. Milieu petit bourgeois. Sans être une bombe je me trouve plutôt pas mal. Signe particulier : des yeux bleus, d'un bleu profond comme un ciel sans nuages. Les nuages, ils sont dans ma tête, d'après ma mère. Mon père sourit et me trouve fantasque, mes amies me disent originale et pour mon petit frère je suis zarbi. Moi, je me trouve un peu farfelue mais, bon, un peu de fantaisie ça met du sel dans le quotidien. En tout cas je n'aime pas marcher dans les sentiers battus. Au lycée, déjà, on me connaissait pour mes tenues et mes coiffures excentriques. J'étais bonne élève et les profs laissaient passer. Sauf cette peau de vache de la Moulis qui ne pouvait pas me saquer. Mais c'est comme ça avec moi, pas de juste milieu, on m'aime ou on me déteste.
    Autre signe particulier mes cheveux. D'un beau blond doré, mais totalement ingouvernables. C'est pour cela que je m'invente des coiffures avec des rubans, des écharpes, des chapeaux. Aujourd'hui je les ai pris au filet. Je ne pouvais pas me présenter échevelée, vous auriez pu me croire écervelée. Non, je crois que ça fonctionne, là-dedans.
    Mes aspirations ? Si je suis là, bien sûr, c'est faire du théâtre. J'ai toujours aimé. Grâce à mes parents qui m'y ont emmenée depuis toute petite. Je peux réciter, déclamer, mais ce que je préfère c'est vivre, faire vivre les personnages et faire partager leurs émotions.
    Faites-moi faire un essai, vous ne serez pas déçus !”

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    1. Une belle énergie dans ce texte. le ton est mis et s'accorde bien au métier, à l'age et à la photo
      merci Janine pour cette version 2

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  9. Les gens ordinaires ne me voient pas. Ils me regardent mais ne me voient pas. Lorsqu’ils ne peuvent m’éviter, certains embrassent la dissymétrie de mon visage, d’autres se concentrent sur un détail, mais aucun ne plonge ses yeux dans les miens. Je peux me maquiller, porter un drôle de chapeau ou ne suspendre qu’une seule boucle à mes oreilles, le résultat est toujours le même. Leurs regards convergent puis se dévient.
    Je viens du petit village de V… Ma mère m’y a élevée seule dans un minuscule appartement, dont l’étroitesse encore plus que la vie nous collait l’une à l’autre. Dans cette intimité, elle m’a maintes fois raconté comment elle avait rencontré mon père en sortant de la boulangerie. Comment il pleuvait fort et comment il l’avait abritée sous son blouson de cuir. Puis comment j’étais née de cet amour, fait d’eau fraîche et de pain partagés. Mais elle a évité de me dire comment il était mort, foudroyé sur la place du marché, pour avoir couru après un papier de bonbons que j’avais laissé s’envoler. Je crois qu’elle pensait que j’avais oublié. Je n’avais pas un an.
    Dans cette intimité, elle m’a dit chaque jour, chaque heure de notre vie à trois, s’arrêtant à l’instant où nous restâmes deux, comme si l’après n’avait pas existé. Alors moi aussi je me suis tue et je n’ai pas raconté comment j’avais invoqué le Diable sans même savoir parler. Comment il avait fait de moi une chasseuse de nuage, pour que je la protège, elle, ma mère. A jamais !
    Les gens ordinaires ne me voient pas. Leurs regards convergent puis se dévient. Ils fuient mes yeux trop bleus, au fond desquels aucun reflet ne révèle mon âme que j’ai vendue au Diable.

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